Les cépages du renouveau : à la découverte des trésors viticoles bretons

18/02/2025

Un peu d’histoire : la Bretagne, une ancienne terre de vignobles

Avant de plonger dans les détails, petit saut dans le passé. Sache que la Bretagne n’est pas novice en matière de vignobles. Au Moyen Âge, les vallées bretonnes regorgeaient de vignes. Le climat était alors plus clément, et le vin breton se retrouvait sur toutes les tables, du paysan à la haute noblesse. Mais voilà, entre le refroidissement climatique au XVe siècle, la concurrence des vins de la Loire et les mutations économiques, la viticulture bretonne a rendu les armes.

Ce n’est qu’il y a une trentaine d’années que quelques passionnés ont décidé de relancer la machine. Proche de la terre et des valeurs du bio, ce renouveau s’est construit avec des cépages adaptés, une approche respectueuse et beaucoup d’audace.

Les cépages bretons, un choix pensé pour le climat et le terroir

La Bretagne, c’est avant tout un climat bien particulier : des influences océaniques où la douceur et l’humidité règnent en maître. Pas question, donc, d’implanter des cépages classiques comme ceux de la Bourgogne ou du Bordelais. Les pionniers du vignoble breton ont dû trouver des variétés capables de résister aux défis locaux : vents salins, précipitations généreuses et printemps capricieux.

Des cépages résistants aux maladies et adaptés au bio

Dans une démarche bio largement adoptée, les cépages robustes et peu sensibles aux maladies (comme le mildiou ou l’oïdium) sont de précieux alliés. Parmi les cépages phares du vignoble breton, on retrouve :

  • Le grolleau : Cette variété, originaire de la vallée de la Loire, a su conquérir les terres bretonnes. Avec sa maturité précoce et sa résistance aux climats frais, il produit des vins rouges ou rosés légers, joliment fruités et parfaits pour les beaux jours.
  • Le chenin blanc : Roi des vins blancs ligériens, le chenin s’adapte à merveille à la Bretagne. Il donne des blancs vifs et minéraux, parfois surprenants de complexité. En bio, il fait des merveilles grâce à sa robustesse naturelle.
  • Le muscadet (melon de bourgogne) : Cépage emblématique des Pays de la Loire, il s’impose également en Bretagne. Ses blancs secs et iodés semblent taillés pour accompagner le plateau de fruits de mer breton.
  • Le pinotin : Un nom qui fait rêver, n’est-ce pas ? Ce cépage, créé récemment pour résister aux maladies, s’épanouit parfaitement ici. Rouge ou rosé, il séduit par sa souplesse, ses notes de petits fruits rouges et ses tanins fondus.

Focus sur les cépages autochtones et oubliés

Si la Bretagne a dû réintroduire des cépages bien connus, les vignerons n’ont pas oublié les joyaux anciens. À force de recherches, certains cépages oubliés ont été remis en lumière :

  • Le berligou : Ce cépage rouge, chargé d’histoire, a été ramené par la duchesse Anne au XVe siècle. Tombé dans l’oubli, il connaît un vrai renouveau. Il donne des vins rouges typés, aux notes épicées et florales, avec une belle longueur en bouche.
  • Le folle blanche : Parfait pour les blancs légers et désaltérants, ce cépage, longtemps utilisé pour fabriquer l’eau-de-vie, fait son retour dans des cuvées gourmandes et accessibles.

Les terroirs bretons : un mariage parfait avec ces cépages

Lorsqu’on parle de vin, impossible d’ignorer le rôle du terroir. Pas de roche calcaire ou de sols volcaniques ici, mais des terroirs bien particuliers, issus des nuances bretonnes : granit, schiste, quartz… Des sols pauvres, bien drainants, qui obligent la vigne à chercher ses ressources en profondeur. Résultat ? Des vins qui expriment la typicité de chaque parcelle.

Ajoutons à cela l’air iodé du bord de mer, qui marque subtilement les cépages tels que le muscadet. Cette influence marine confère une fraîcheur singulière à bon nombre de vins bretons, notamment les blancs.

Le renouveau en chiffres : où en est le vignoble breton aujourd’hui ?

Difficile de s’imaginer l’ampleur du phénomène sans quelques chiffres. Alors, où en est le vignoble breton en 2023 ?

  • Superficie : Près de 200 hectares de vignes sont actuellement cultivés en Bretagne, une surface modeste mais en pleine expansion.
  • Production : Une cinquantaine de vignerons travaillent activement pour produire des vins essentiellement bio ou biodynamiques.
  • Récompenses : Des domaines bretons commencent à se faire remarquer dans les concours et salons spécialisés, preuve que la qualité est au rendez-vous.

Bretagne viticole : une aventure en pleine croissance

Quelle incroyable aventure que celle des cépages bretons ! Ce renouveau, encore jeune, bénéficie d’un ancrage profond dans les valeurs d’authenticité, de respect de la nature et de redécouverte du patrimoine. Les cépages sélectionnés, qu’ils soient résistants ou chargés d’histoire, s’allient au climat breton pour offrir des vins uniques, empreints de leur territoire.

Alors, à quand ta prochaine escapade en terres bretonnes pour goûter ces trésors viticoles ? Personnellement, je te conseille d’aller à la rencontre de ces vignerons passionnés qui réinventent le vin breton. Leur dynamisme et leur créativité n’ont pas fini de nous surprendre. Et n’oublie pas : goûter, c’est voyager… Bon vent et santé !

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